LES TROIS CITRONS. 8
Il y avait une fois un prince beau comme le jour, riche et aimable. Le roi, son p?re, d?sirait beaucoup de le voir mari?, et tous les jours il lui disait: "Mon fils, pourquoi ne choisissez-vous pas une femme parmi toutes les belles demoiselles de la cour?" Mais le fils regardait toutes les demoiselles avec indiff?rence, et refusait toujours de choisir une femme. Enfin, un jour, fatigu? des remontrances de son p?re, il dit:
"Mon p?re, vous d?sirez me voir mari?. Je n'aime pas les demoiselles de la cour. Elles ne sont pas assez jolies pour me plaire. Je propose de faire un long voyage, tout autour du monde, si c'est n?cessaire, et quand je trouverai une princesse, aussi blanche que la neige, aussi belle que le jour, et aussi intelligente et aimable qu'un ange, je la prendrai pour femme, sans h?siter."
Le roi ?tait enchant? de cette d?cision, dit adieu ? son fils, lui souhaita un bon voyage, et le prince partit tout joyeux.
Il commen?a son voyage gaiement, et alla tout droit devant lui. Enfin il arriva ? la mer, o? il trouva un beau vaisseau ? l'ancre. Il s'embarqua sur ce vaisseau, et quelques minutes apr?s des mains myst?rieuses et invisibles lev?rent l'ancre, et le vaisseau quitta rapidement le port. Le prince navigua ainsi pendant trois jours. Alors le vaisseau arriva ? une ?le.
Le prince d?barqua avec son cheval, et continua son voyage, malgr? le froid intense et la neige et la glace qui l'entouraient de tous c?t?s. Le prince ?tait surpris de se trouver d?j? en hiver, mais il continua bravement son chemin. Il arriva enfin ? une toute petite maison blanche. Il heurta (=frappa) ? la porte, et une vieille dame, aux cheveux blancs, ouvrit la porte.
"Que cherchez-vous, jeune homme?" demanda-t-elle.
"Je cherche une femme, la plus jolie au monde; pouvez-vous me dire o? la trouver?" r?pondit le prince.
"Non, il n'y a pas de femme pour vous dans mon royaume. Je suis l'Hiver, je n'ai pas le temps de m'occuper de mariages. Mais allez visiter ma s?ur, l'Automne, elle vous trouvera peut-?tre la femme id?ale que vous cherchez."
Le prince remercia la belle dame aux cheveux blancs, remonta ? cheval, continua son chemin et remarqua bient?t que la neige et la glace avaient disparu, et que les arbres ?taient tout couverts de beaux fruits. Il arriva bient?t apr?s ? une petite maison brune, et frappa ? la porte. Une belle dame, aux yeux et aux cheveux noirs, ouvrit la porte, et demanda d'une voix bien douce:
"Que voulez-vous, jeune homme, et que cherchez-vous ici dans mon royaume?"
"Je cherche une femme," r?pondit le prince sans h?sitation.
"Une femme!" r?p?ta la belle dame avec surprise. "Je n'ai pas de femme pour vous. Je suis l'Automne, et je suis tr?s occup?e, je vous assure, car j'ai tous les fruits ? cueillir. Allez faire visite ? ma s?ur, l'?t?, elle aura peut-?tre le temps de s'occuper de vous et de vous trouver une jolie femme."
Le prince, ainsi cong?di?, continua son voyage. Il remarqua avant bien longtemps que l'herbe ?tait haute, que le feuillage ?tait ?pais, et que le bl? ?tait m?r. Il n'avait plus froid, au contraire il avait bien chaud, et il fut tr?s content d'apercevoir une petite maison jaune, ? peu de distance. Arriv? ? la porte de cette petite maison, il heurta, et une jolie femme, aux cheveux bruns et aux joues rouges, ouvrit la porte en demandant:
"Que voulez-vous, jeune homme, et que cherchez-vous dans mon royaume?"
"Madame," dit le prince avec la plus grande politesse, "j'ai eu l'honneur de faire visite ? vos deux s?urs, l'Hiver et l'Automne. Je leur ai demand? de me trouver une femme, la plus jolie du monde, mais elles sont trop occup?es et m'ont envoy? chez vous. Pouvez-vous me procurer la femme charmante que je cherche depuis si longtemps en vain?"
"Ah, mon prince," r?pondit la belle dame aux cheveux bruns et aux joues rouges, "je suis aussi fort occup?e, et je n'ai pas le temps de vous trouver une femme. Mais allez faire visite ? ma s?ur, le Printemps, elle vous aidera certainement."
Le prince la remercia et partit. Quelques minutes apr?s il remarqua que l'herbe ?tait d'un vert plus tendre, que tous les arbres ?taient couverts de fleurs, et vit une petite maison verte, au milieu d'un jardin, o? il y avait une grande quantit? de belles fleurs: des tulipes, des jacinthes, des jonquilles, des violettes, des lilas, des muguets, etc., etc.
Notre h?ros heurta ? la porte de cette petite maison, et une dame aux cheveux blonds et aux yeux bleus parut imm?diatement. "Que cherchez-vous, jeune homme," demanda-t-elle?
"Je cherche une femme. Vos trois s?urs, l'Hiver, l'Automne et l'?t? ?taient trop affair?es pour m'en procurer une, mais j'esp?re bien que vous aurez compassion de moi, et que vous me trouverez la personne charmante que je cherche depuis si longtemps en vain."
"Oui, mon prince, je vous aiderai," r?pondit la jolie jeune femme. "Entrez dans ma petite maison, asseyez-vous l?, ? cette petite table, et je vous donnerai ? boire et ? manger, car vous avez sans doute bien faim et bien soif."
Le prince accepta cette invitation, entra, s'assit ? table et mangea et but avec plaisir. Quand il eut fini son repas, le Printemps lui apporta trois beaux citrons, un joli couteau d'argent et une magnifique coupe d'or, et dit:
"Prince, voici trois citrons, un couteau d'argent et une coupe d'or. Je vous donne ces objets magiques. Quand vous arriverez tout pr?s du ch?teau de votre p?re, arr?tez-vous ? la fontaine.
"Prenez ce couteau d'argent, coupez le premier citron, et au m?me instant une belle princesse para?tra. Elle vous demandera ? boire. Si vous lui donnez imm?diatement ? boire dans la coupe d'or, elle restera avec vous et sera votre femme; mais si vous h?sitez, m?me un instant, elle dispara?tra, et vous ne la reverrez plus jamais.
"Si vous avez le malheur de la perdre, coupez le second citron, et une seconde princesse para?tra, qui vous demandera aussi ? boire. Si vous ne lui donnez pas imm?diatement ? boire, elle dispara?tra aussi.
"Alors vous couperez le troisi?me citron, une troisi?me princesse para?tra; elle demandera ? boire, et si vous lui permettez de dispara?tre, aussi, vous n'aurez jamais de femme, et vous n'en m?riterez pas, parce que vous aurez ?t? trop stupide."
Le prince ?couta les instructions de la jolie dame avec beaucoup d'attention; il prit le couteau d'argent, la coupe d'or et les trois citrons, monta ? cheval, et partit. Il passa ? travers le royaume du Printemps, de l'?t?, de l'Automne, de l'Hiver, arriva au bord de la mer, trouva le vaisseau, s'embarqua, et arriva au bout de trois jours, au port o? il s'?tait embarqu?. Quelques jours apr?s il arriva ? la fontaine pr?s du ch?teau de son p?re.
Il descendit de cheval, prit les trois citrons et le couteau d'argent, remplit la coupe d'or d'eau pure ? la fontaine, et quand ces pr?paratifs furent tous finis il coupa le premier citron d'une main tremblante. Au m?me instant une princesse, belle comme le jour, se pr?senta devant lui, et dit timidement: "Prince, j'ai soif, voulez-vous, s'il-vous-pla?t, me donner ? boire?"
Mais le prince ?tait si occup? ? l'admirer, qu'il oublia la recommandation du Printemps, et ne lui donna pas ? boire. La princesse le regarda un instant d'un air de reproche, et puis elle disparut. Le prince, au d?sespoir, pleura et se lamenta. Il dit cent fois, au moins, qu'il ?tait bien stupide de laisser ?chapper une si belle princesse, et enfin il se d?cida ? couper le second citron.
Une seconde princesse, plus belle que la premi?re, se pr?senta aussit?t, et dit: "Prince, j'ai soif, donnez-moi ? boire, s'il-vous-pla?t." Mais le pauvre prince ?tait si surpris de sa beaut?, qu'il resta l?, la bouche ouverte, et oublia de lui donner ? boire. La seconde princesse le regarda d'un air de reproche, et disparut aussi. Alors le prince pleura et se lamenta, et dit au moins deux cents fois: "Je suis stupide, tr?s stupide," mais la princesse avait compl?tement disparu.
Apr?s avoir pleur? longtemps, le prince se d?cida ? couper le troisi?me citron, et une troisi?me princesse, plus belle que les deux autres, se pr?senta devant lui: "Prince," dit-elle, timidement, "j'ai soif, donnez-moi ? boire, s'il-vous-pla?t."
Le prince lui donna ? boire imm?diatement. Alors la princesse s'assit ? c?t? de lui, et quand il lui demanda si elle voulait bien ?tre sa femme, elle rougit, et dit, "Oui."
Le prince la regarda avec admiration, et dit: "Que vous ?tes belle! Vous ?tes la plus belle personne du monde, j'en suis s?r! Mais votre robe n'est pas belle. Elle est trop modeste. Attendez ici, et j'irai au ch?teau de mon p?re, chercher une belle robe de satin blanc et une voiture pour vous pr?senter ? mon p?re comme une grande dame."
La princesse ?tait tr?s timide; elle avait peur de rester seule, mais enfin elle consentit ? rester pr?s de la fontaine, et le prince partit. Il alla au ch?teau de son p?re, dit qu'il avait trouv? une princesse, blanche comme la neige, belle comme le jour, et aimable et intelligente comme un ange, et promit de la pr?senter dans une heure.
Alors le prince alla demander une belle robe de satin blanc ? sa s?ur favorite, donna ordre de pr?parer la plus belle voiture, et fit tous les pr?paratifs n?cessaires pour recevoir la princesse avec honneur. Quand tout fut pr?t, il monta en voiture pour aller chercher la belle princesse qu'il ?tait impatient de revoir.
Pendant son absence, la princesse, qui avait peur de rester l? toute seule, grimpa dans un grand arbre, pr?s de la fontaine, et se cacha dans le feuillage. Tout son corps ?tait compl?tement cach?, mais sa jolie figure ?tait visible, et se refl?tait dans l'eau pure de la fontaine, comme dans un miroir.
Quelques minutes apr?s, une n?gresse arriva ? la fontaine pour chercher de l'eau. Elle avait une grande cruche, elle se pencha sur l'eau, vit la jolie figure, et regarda ? droite et ? gauche pour d?couvrir la personne ? qui cette jolie figure appartenait. Mais elle ne vit personne, et d?cida bient?t que l'image qu'elle voyait dans l'eau ?tait celle de sa propre figure:
"Oh, que je suis jolie," dit-elle avec joie. "Que je suis jolie. Je suis aussi jolie qu'une princesse. Ma ma?tresse dit toujours: 'Lucie, vous ?tes laide, laide ? faire peur,' mais ce n'est pas vrai. Je suis jolie, et ma ma?tresse est jalouse parce que je suis plus jolie qu'elle. Je suis trop jolie pour porter de l'eau!" Et la n?gresse cassa sa cruche sur les pierres, et retourna chez sa ma?tresse, qui attendait l'eau avec impatience.
"O? est la cruche?" demanda-t-elle. "O? est l'eau que je vous ai dit de m'apporter?"
"J'ai cass? la cruche, je suis trop jolie pour porter de l'eau," dit la n?gresse.
"Vous! Jolie!" dit la dame avec ?tonnement (surprise), "vous ?tes laide ? faire peur!" Et la ma?tresse, en col?re, battit la pauvre n?gresse, lui donna une autre cruche, et la renvoya, en pleurant ? la fontaine.
La n?gresse retourna lentement ? la fontaine, se pencha sur l'eau, vit la m?me jolie figure, et dit: "Oh, que je suis jolie! Je suis s?re que je suis la plus jolie personne du monde! Je ne porterai pas l'eau pour ma ma?tresse," et elle cassa la seconde cruche et retourna ? la maison sans eau.
"O? est l'eau de la fontaine, esclave?" demanda la ma?tresse imp?rieusement.
"L'eau est dans la fontaine, et la cruche est cass?e. Je ne serai plus votre servante. Je suis trop jolie. Je suis assez jolie pour ?pouser le prince."
Alors la ma?tresse commen?a ? rire, et dit: "Que vous ?tes absurde, Lucie; vous ?tes laide, laide ? faire peur; retournez ? la fontaine!"
La n?gresse retourna ? la fontaine avec une troisi?me cruche et se pencha sur l'eau. Quand elle vit la jolie figure, r?fl?chie dans l'eau limpide, elle dit: "Oh, que je suis jolie!" et cette fois elle parla si haut que la princesse dans l'arbre l'entendit. Amus?e par ces exclamations, elle se mit ? rire. La n?gresse, surprise, leva la t?te, et vit la jolie princesse: "Ah," pensa-t-elle, "c'est cette personne-l? qui a caus? tout mon malheur! Je me vengerai!"
Alors d'une voix bien douce, elle, dit: "Ma jolie dame, pourquoi ?tes-vous dans cet arbre?"
"Pour attendre le prince, mon fianc?, qui est all? au palais du roi, son p?re, chercher une belle robe de satin blanc, et une voiture."
"Ma jolie dame, vos beaux cheveux blonds sont en d?sordre, voulez-vous me permettre de grimper dans l'arbre et de vous les arranger?"
La princesse consentit, la n?gresse grimpa sur l'arbre, prit une grande ?pingle, et per?a la t?te de la pauvre princesse, qui jeta un cri terrible et disparut. La n?gresse, surprise, leva la t?te et vit un joli pigeon blanc qui s'envolait en poussant des cris plaintifs. Alors la n?gresse s'assit ? la place de la princesse et attendit le retour du prince.
Quelques minutes apr?s le prince arriva avec toute sa suite. Il regarda ? droite et ? gauche, et ne vit personne. Il commen?a ? appeler:
"Ma princesse, ma belle fianc?e, ma bien-aim?e, o? ?tes-vous?"
"Ici," r?pondit la n?gresse.
Le prince courut ? l'arbre avec empressement. Mais quelle ne fut pas sa surprise et son chagrin quand il vit la vilaine n?gresse, au lieu de sa charmante fianc?e.
"O? est ma princesse, ma fianc?e, une dame belle comme le jour et blanche comme la neige?" demanda-t-il.
"Je suis votre fianc?e," dit la n?gresse; "je suis la belle princesse, je suis votre bien-aim?e. Mais pendant votre absence une m?chante f?e est venue et m'a chang?e en n?gresse, comme vous voyez."
Le prince ?tait un homme d'honneur, et comme il avait demand? la main de la jolie princesse, il pensa: "Je suis forc? d'?pouser cette personne, parce qu'elle d?clare qu'elle est ma fianc?e."
Alors il aida la n?gresse ? descendre de l'arbre et appela les dames d'honneur, qui regard?rent leur nouvelle souveraine avec d?go?t. Le prince leur ordonna de v?tir la n?gresse, et elles lui donn?rent la belle robe de satin blanc, le voile de mari?e, et la couronne de fleurs d'oranger. Mais toute cette belle toilette la faisait para?tre plus laide que jamais.
Quand la toilette de la n?gresse fut compl?tement finie, le prince la conduisit ? la voiture, prit place ? c?t? d'elle, et alla au ch?teau. Le vieux roi, anxieux de voir la beaut? de sa future belle-fille, la re?ut ? la porte. Il regarda la n?gresse avec surprise, se tourna vers son fils et dit avec col?re:
"Mon fils, ?tes-vous fou? Vous avez dit que la princesse que vous aviez choisie ?tait plus blanche que la neige, plus belle que le jour, intelligente et aimable comme un ange, et maintenant vous arrivez avec une vilaine n?gresse, qui est laide ? faire peur."
Le roi ?tait si en col?re contre son fils qu'il lui tourna le dos, et alla dans sa chambre, o? il pleura de rage.
Le prince conduisit la n?gresse ? l'appartement qui avait ?t? pr?par? pour elle. Il pla?a le ch?teau et tous les domestiques ? sa disposition, et lui dit que leur mariage aurait lieu seulement le lendemain.
Alors le prince alla trouver son p?re, lui raconta toutes ses aventures, et d?clara qu'il ne se consolerait jamais de la perte de la jolie princesse, mais, qu'?tant un homme d'honneur, il ne pourrait jamais refuser d'?pouser la n?gresse.
Pendant que le prince ?tait avec son p?re, la n?gresse, heureuse de commander aux autres, alla partout dans le palais, donna des ordres ? tous les domestiques, et arriva enfin ? la cuisine, o? elle dit au chef de faire beaucoup de bonnes choses ? manger.
Pendant qu'elle donnait cet ordre, un joli pigeon blanc vint se poser sur un arbre, tout pr?s de la fen?tre de la cuisine, et poussa un petit cri plaintif. La n?gresse vit le pigeon, le montra au chef, et dit: "Chef, prenez votre grand couteau, coupez la t?te ? ce pigeon, et faites-le r?tir pour mon souper."
Le cuisinier prit son grand couteau, alla dans le jardin, et tua le pauvre petit pigeon blanc. Trois gouttes de sang tomb?rent ? terre, et le chef porta le pigeon ? la cuisine pour le r?tir pour le souper de la n?gresse, sa nouvelle ma?tresse.
Le prince avait quitt? son p?re, et il s'?tait retir? dans sa chambre pour pleurer la belle princesse. Il ?tait pr?s de la fen?tre; il vit le cuisinier tuer le pigeon blanc, et il remarqua les trois gouttes de sang qui tomb?rent ? terre.
Quelques minutes apr?s que le cuisinier fut parti, le prince remarqua trois petites plantes qui sortaient de terre ? la place o? les trois gouttes de sang du pigeon ?taient tomb?es. Ces trois petites plantes poussaient avec une rapidit? extraordinaire, et en quelques minutes le prince vit avec surprise trois arbres, tout couverts de fleurs.
Quelques minutes apr?s les fleurs avaient disparu, et le prince remarqua trois fruits verts. En un instant les fruits ?taient m?rs, et le prince vit avec surprise que ces fruits ?taient trois citrons. Il descendit dans le jardin, cueillit les trois citrons, remonta dans sa chambre, remplit la coupe d'or d'eau fra?che, et prit le couteau d'argent.
Le pauvre prince coupa le premier citron, en tremblant; la premi?re princesse parut, et demanda ? boire, mais le prince dit: "Oh non, charmante princesse, ce n'est pas vous que je veux pour femme." Il coupa le second citron, la seconde princesse parut, et il lui refusa aussi ? boire. Mais quand il coupa le troisi?me citron et que la troisi?me princesse parut, il lui donna ? boire avec empressement, et elle resta avec lui, et il l'embrassa avec joie.
La jolie princesse raconta toutes ses aventures au prince, et il dit que la n?gresse serait punie. Mais le prince ?tait si heureux de revoir sa ch?re princesse qu'il dansa de joie. Le roi, entendant le bruit dans la chambre du prince, arriva en col?re, ouvrit la porte, et dit: "Mon fils, vous ?tes d?cid?ment fou! Pourquoi dansez-vous maintenant?"
"Oh mon p?re," r?pondit le prince, "je danse de joie, parce que j'ai retrouv? la ch?re princesse, la plus jolie femme du monde!" et le prince pr?senta la princesse ? son p?re, qui la regarda avec admiration, et dit: "Mon fils, vous avez raison, cette princesse est belle comme le jour, blanche comme la neige, et je suis s?r qu'elle est aussi bonne et intelligente qu'un ange!"
Alors le roi demanda au prince comment il avait retrouv? la princesse, o? elle avait disparu, et quand il eut entendu toute l'histoire, il dit: "La n?gresse est une tr?s m?chante femme. Elle m?rite une punition tr?s s?v?re."
Alors le roi prit un grand voile, le jeta sur la t?te de la princesse, et la mena dans la grande salle, o? tous les courtisans ?taient assembl?s autour de la n?gresse, qui portait une robe de satin rose toute couverte de perles et de diamants.
Le roi s'avan?a vers la n?gresse et dit: "Madame, demain vous pensez ?tre la reine de ce royaume. Donnez-moi votre opinion, et dites-moi quelle punition m?rite la personne qui attaquerait la future femme du prince, mon fils?"
"Une personne qui attaquerait la femme de votre fils m?riterait une mort terrible. Elle m?riterait d'?tre jet?e dans un grand four, r?tie toute vive, et je commanderais que ses cendres fussent jet?es au vent."
Le roi r?pondit: "Madame, vous avez prononc? votre propre punition. Vous ?tes une femme cruelle! Vous avez voulu tuer cette jolie princesse, la future femme de mon fils, et vous serez jet?e dans un four, r?tie toute vive, et je commanderai que vos cendres soient jet?es au vent!"
Alors le roi leva le voile de la princesse, et tous les courtisans et toutes les dames d'honneur s'?cri?rent: "Oh, quelle jolie princesse!"
La pauvre n?gresse se jeta ? genoux devant le roi, et dit: "Mon roi, mon roi, ayez compassion de moi, ayez compassion de moi, ne me faites pas r?tir toute vive dans un four. Pardon, mon roi, pardon!"
Mais le roi refusa de pardonner ? la n?gresse; alors la belle princesse s'avan?a, et dit: "Votre majest? a promis de me donner un beau cadeau de noces. Donnez-moi la vie de cette pauvre cr?ature si ignorante!"
Le roi consentit ? la demande de la princesse, qui trouva une bonne place pour la n?gresse, et tout le monde d?clara que la nouvelle reine ?tait aussi bonne que belle.
Le mariage du prince et de la princesse fut c?l?br? le lendemain avec beaucoup de pompe et de c?r?monie, et le prince et la princesse furent heureux tout le reste de leur vie, et regrett?s apr?s leur mort de tous leurs sujets.
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